F. Mazzù : « Essayer de retrouver des valeurs de bloc. »

29 octobre 2018

"Cristophe (Diandy) et Massimo (Bruno) ne sont pas à 100 %. Pour le premier, la petite douleur à l’orteil, que l’on avait réussi à maîtriser, jusqu’au match à La Gantoise, s’est réveillée, et le second a ressenti une petite douleur abdominale. D’ailleurs, à La Gantoise, Massimo avait sollicité son remplacement.

Si Gaëtan Hendrickx est sur le terrain, ce mardi, il peut, évidemment, tout comme Marco (Ilaimaharitra) reprendre le rôle de Cristophe. Le tout, c’est qu’ils se fixent dans l’idée qu’ils ont un rôle, peut-être, un peu différent que quand ils jouent avec Cristophe où lui, c’est peut-être un peu plus naturel. Si l’un des deux ou les deux joue(nt), il faudra absolument qu’il y ait une constance dans ce paramètre-là.

Quand il y a un joueur absent, il faut pouvoir combler son absence par ce que l’on a dans le noyau. Ce n’est pas parce que l’absent revient, que tout repose sur ses épaules et que tout va refonctionner à merveille. Un joueur comme Marco, qui est absent pendant trois semaines, même s’il a joué en équipe nationale, ce n’est jamais simple de retrouver le rythme, les automatismes avec son équipe.

Dans une équipe, comme elle a tourné en première mi-temps la semaine passée, ce n’était pas simple pour qui que ce soit, et, notamment, pour Marco.

On traverse une période qui est un peu moins simple. C’est à nous à trouver les solutions, chaque semaine. On a un groupe qui est présent, qui a montré de l’envie, qui a fait son autocritique après le match à La Gantoise, comme on l’avait fait après celui au Cercle. On est, à nouveau, passé à côté à La Gantoise. On n’a pas eu toujours la bonne attitude, on n’a pas eu la maîtrise du ballon, on a eu beaucoup de déchets. Il y a eu aussi la qualité de l’adversaire, on a tendance à l’oublier. Maintenant, dans le passé, même avec cette qualité-là, l’année dernière, on avait réussi à forger un beau résultat (on avait gagné 0-1 sur leur terrain).

Mais voilà, la chance, ça se force, il faut qu’on aille la chercher nous-mêmes, par l’attitude et l’état d’esprit. L’année dernière, nous avions eu un peu plus de chance. N’Ganga s’était jeté deux fois sur la ligne de but, Nico avait eu deux arrêts miraculeux, le poteau nous avait sauvé, alors qu’on menait 0-1.

Ici, ça n’a pas tourné à notre avantage parce que, chez elle, La Gantoise est, tout le temps, conquérante, elle pousse, elle a des joueurs d’intervalles et, donc, à certains moments, ils créent des occasions, des situations. On n’a pas défendu en bloc, comme on devait le faire. Et le poteau de l’année passée, le ballon a, cette fois-ci, été plus intérieur. L’arrêt de Nico, de l’année passée; le ballon du coup franc est, cette fois-ci, retombé dans l’axe. Ce sont des situations qui, par des détails, ont été à notre désavantage. À nous, maintenant, de les renverser.

Quand une équipe ou des joueurs ont des temps de retard pendant un match, c’est qu’il y a énormément de reconversions qui se révèlent être au désavantage d’une équipe, comme ce fut le cas, pour nous, à La Gantoise. Quand vous essayez de ressortir le ballon et que vous le perdez directement, vous le perdez immédiatement par une mauvaise passe, par un mauvais déplacement. Les joueurs n’ont plus le temps de se replacer correctement dans leurs positions et ce sont des courses vers l’avant, vers l’arrière et, à un moment donné, quand on défend constamment vers l’arrière, on crée des espaces. Cela s’est notamment produit par un manque de maîtrise du ballon.

Quand vous voyez le nombre de ballons que l’on a perdus dans le passing, dans le chef de joueurs qui ne sont pas habitués à perdre autant de ballons, des longs ballons à l’emporte-pièce, des remontées de ballons avec des passings imprécis, des ballons perdus dans les pieds au lieu de donner la bonne passe au bon moment, le bloc en train de remonter, au moment de la perte de balle, qui doit à nouveau se repositionner, c’est à ce moment-là que l’on crée des décalages.

Je n’ai pas envie de parler de spirale. Quand on en parle, c’est souvent, ou de semaine en semaine, que ça ne va pas. Ici, on est plutôt dans une situation où, une semaine, c’est bien et, l’autre, c’est moins bien. Il faut essayer de garder tout le noyau en vie, de garder les bases, de ne pas tout faire exploser et d’essayer d’intégrer l’un ou l’autre élément, à petite dose, pour tâcher de changer quelque chose.

C’est une semaine importante où il y a deux matches très proches, l’un de l’autre. Avec un maximum de points, ça pourrait nous faire respirer énormément. Sans points, ce serait une situation encore plus difficile. On doit essayer de travailler sur la longueur de la saison. L’année dernière, à cette époque-ci, il y avait des équipes qui étaient à la dernière et à l’avant-dernière place, ou dans les trois derniers en tout cas, et qui ont terminé dans le Top 6. Il n’y a rien qui est définitif. Le tout, c’est la manière dont on nous regarde, dont on nous analyse; la manière dont, nous, on se regarde,dont on s’analyse et l’envie de vouloir effacer tous ces mauvais moments et de repartir avec le meilleur niveau possible.

À Waasland-Beveren, c’était certainement l’une de nos meilleures mi-temps, depuis le début de la saison, dans les mouvements, les automatismes et le jeu vers l’avant. On a perdu un joueur pour, presque, quatre matches dans des circonstances qui sont discutables par rapport à celles de Waasland-Antwerp, à la 9ème, sous les yeux du même arbitre.

On perd des points bêtement, de la lucidité, on est dans l’empressement. Autour de nous, on est plus dans l’attente, il y a une petite pression qui s’installe autour, les choses évoluent différemment.

La situation de Saint-Trond, aujourd’hui, c’est, peut-être, notre situation de l’année dernière à la même époque. Quand on voit le match qu’ils ont fait contre le FC Bruges et la manière dont ils mettent les deux buts, cela me fait penser au but que nous avions inscrit à Genk, l’année passée.

Saint-Trond a un bloc compact, c’est une très belle équipe, avec un dispositif atypique, qui ne doute pas, en confiance, qui va vers l’avant et qui peut forcer la réussite. Ils ont un système soit en 3-5-2, soit en un mix d’un 3-5-2 avec un 3-4-3, avec des joueurs qui savent jouer dans les intervalles, avec le plus petit joueur de la compétition (ndlr, 1,63 m), qui joue en 6, en la personne d’Asamoah, l’ex-sociétaire d’Eupen. Depuis quasi le début de la saison, ils jouent avec trois défenseurs centraux et, soit, deux attaquants spécifiques, soit, un attaquant spécifique et un joueur dans l’intervalle.

On doit essayer de retrouver des valeurs de bloc, des joueurs qui jouent, défendent et attaquent ensemble, et vouloir absolument tout faire pour gagner ce match, c’est la priorité. Avec celui qui doit avoir sa chance ou celui qui ne l’a pas eue, avec un dispositif plus ou moins osé, ce n’est pas le plus important. Ce n’est pas sur cela qu’on fera le match. On le fera sur l’envie, l’état d’esprit et les valeurs que les joueurs veulent mettre sur le terrain.

J’ai pris Nkuba toute cette semaine-ci à l’entraînement. Après, on verra, car il est à l’école, il n’a que 16 ans. Ce ne sont pas les dix minutes qu’il a jouées que je retiens – non pas qu’elles aient été mauvaises –, c’est surtout ce qu’on a vu avec ses équipes de jeunes où il a joué, ses entraînements, le match auquel il avait participé à l’Union. C’est un garçon qui a du potentiel; aujourd’hui, il a la chance de goûter au noyau professionnel, de participer aux entraînements, à la vie de tous les jours d’un groupe professionnel. C’est déjà une belle étape pour lui, c’est un garçon qui est à l’écoute, qui ne doute pas, il a du caractère, de la vitesse, une certaine qualité technique et il s’est déjà intégré. On va essayer d’évoluer le mieux possible avec lui, en franchissant étape par étape, sans aller trop vite."