Les 10 ans de la remontée en D1 – Episode 1 : RCSC – Tirlemont

17 août 2021 #Remontée

C’était le 17 aout 2011. Il y a 10 ans, une étape historique et capitale de l’histoire du RCSC débutait. Un nouveau chapitre.

Suite à la descente en D2 lors de la saison 10/11, le Sporting de Charleroi allait devoir opérer l’opération remontée. Les attentes étaient immenses. Il était impossible, inimaginable que le Sporting ne remonte pas. Il ne fallait pas même parler d’éventuel tour final. Ce devait être la première place ou rien. La pression était maximale d’entrée pour les joueurs et le public, lui, était déjà bien présent pour ce match face à Tirlemont qui eut lieu en semaine, un mercredi.

Sporting Charleroi 2 – 1 Tirlemont. Le contexte.

La rencontre commence sur un rythme relativement faible, avec pas mal de contacts. Les cartes jaunes sont vite distribuées par l’arbitre. Les occasions ne sont pas légion, le match étant assez fermé. La première mi-temps accouche de quelques tentatives au but, mais sans réel danger pour les 2 gardiens.

La seconde mi-temps est bien plus animée. La pression du Sporting de Charleroi se fait bien plus pressante. Malgré cela, ce sont les visiteurs qui ouvrent la marque, sur un corner. La pression sur les Zèbres va alors s’intensifier. Il est impossible d’imaginer perdre le premier match de ce championnat. Une égalisation a bien lieu mais est annulée pour une position de hors-jeu. Ceci dit, Charleroi met la pression et, à l’heure de jeu, les efforts sont récompensés sur un coup franc de Pedro Santa Cecilia. Kumedor, de la tête, égalise et plante le premier but de la saison en D2.

Moins de deux minutes après la remise en jeu, les Zèbres prennent l’avantage grâce à Yagan, qui se joue du gardien adverse grâce à un ballon piqué.

Le reste de la rencontre sera totalement en faveur des joueurs zébrés, qui dominent en long et en large. Ceci dit aucun but ne sera de nouveau inscrit. Mais l’opération montée en D1 est bien lancée avec cette victoire 2 buts à 1, face à Tirlemont.

Le témoin privilégié : Mario Notaro

Mario, quel était ton sentiment quand tu as appris que le club descendait en D2 ?

C’est simple ; une grosse partie de mon cœur est à Charleroi et quand j’ai appris cela, ça m’a déchiré sportivement et moralement. J’ai eu beaucoup de peine pour le club ainsi que ses supporters.

Personne ne s’attendait à une descente au vu de l’effectif de l’équipe.

Tout s’est précipité et nous n’avons pas pu stopper l’hémorragie. Une fois que l’on bascule dans une période négative, c’est très difficile de la stopper et on descend en division 2.

Surtout que lors du mercato d’hiver, il y a beaucoup de bons transferts, avec des joueurs expérimentés.

Oui, je n’étais pas présent physiquement, mais mentalement. De loin, on voyait qu’il y avait les ingrédients, mais on n’arrivait pas à réaliser un bon repas.

Pour repartir en D2 c’était la tour de babel, il y avait des brésiliens, des espagnols, des ghanéens, .. Ça ne devait pas être évident au niveau communication. Il a fallu du temps pour créer une certaine cohésion, non ?

Oui, tout le monde sait l’importance de parler le même langage, surtout dans les moments difficiles. Le football est une langue universelle, mais à un moment il y a autre chose que le football dans le vestiaire.

Malgré tout, en voyant le noyau pour la D2, quels étaient tes sentiments en débutant ?

Je pense que le président Abbas Bayat a gardé un noyau assez semblable à celui de la saison précédente où l’on descend. Son gros mérite est d’avoir maintenu un groupe professionnel, avec des qualités et une certaine expérience, ce qui nous a permis de remonter en division 1. Ce n’est pas évident après une chute de remonter directement.

Il y a eu de belles surprises cette année-là comme Martos en défense centrale. C’était ton idée ?

C’est-à-dire que Martos, en étant latéral, avait des difficultés physique. Mais une fois dans l’axe, il fut un vrai patron dans la défense centrale, et il a permis aussi au Sporting de Charleroi de grandir. C’est une personne pour qui j’ai beaucoup de respect.

Tu avais des craintes en début de saison ou tu étais positif ?

J’avais en effet des craintes parce que quand un groupe descend, on s’imprègne de situations négatives, on perd de la confiance, on est mentalement blessé et il faut du temps pour se remettre. Par contre, pour la qualité des joueurs, je savais qu’elle était bonne. Mais une descente laisse toujours mentalement des traces difficiles à effacer. D’ailleurs, rappelez-vous, on a fait un mauvais début de saison.

Hormis le premier match face à Tirlemont ou la victoire est laborieuse, quelques défaites se sont enchaînées. C’est la preuve que nous n’étions pas tout à fait serein au début de la saison. Après, il a fallu quelques matchs pour reprendre confiance.

Le niveau de jeu est très différent. La D1 est plus technique et la D2 plus physique.

Effectivement, le jeu est tout à fait différent et on avait besoin de battants. Après quelques matchs, nous nous sommes demandés où nous allions. C’était la dérive, et là tout le monde à bien réagi. Mais nous ne nous sommes pas installés comme des champions tout de suite, nous étions tout petit.

La chose positive fut aussi la présence des supporters cette année-là.

Ça, je dois dire que je ne l’oublierai jamais. Ils furent très présent, et ce à tout moment. Je n’oublierai jamais la veille du match de l’Antwerp. Nous étions champions, ce fut impossible de faire l’entrainement tellement il y avait des supporters. Une ambiance extraordinaire. Cette montée, je l’ai toujours dans le cœur.