L’interview rétro : Hubert Cordiez

8 juillet 2022 #cordiez#rétro

– Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous présenter brièvement et retracer votre parcours ?

Je suis issu d’Hautrage. Au départ, j’étais fou de football dans une famille pas du tout sportive. J’ai joué tout jeune pour Hautrage, en cadet, en tant qu’attaquant. J’avais une super frappe et je courrais très vite.

Champion en Cadet avec Hautrage, je suis passé en Scolaires à 16 ans. Un jour plus tard, j’étais déjà repris en équipe première. J’y ai joué une dizaine de matchs, c’était en 1970/1971.

Pour ma première année complète en équipe première, je plante une trentaine de buts. Dès lors, de nombreux clubs se sont intéressé à moi. J’ai atterri à La Louvière. Ensuite je suis passé au RWDM où j’ai connu le monde pro et la coupe d’Europe. Nous sommes allés en demi-finale de la coupe UEFA !

Ensuite, je suis arrivé au Sporting de Charleroi. J’y suis resté 2 saisons. Ensuite, je suis parti à Gand pendant 7 saisons. Enfin, j’ai terminé ma carrière aux Francs Borains et à Farciennes.

– Si vous deviez résumer le Sporting Charleroi en quelques mots ?

C’est un club populaire, le Hainaut en a bien besoin. Ce que je déplore, mais au même titre que les autres clubs, c’est qu’il n’y a plus assez de joueurs régionaux.

– Quel genre de joueur étiez-vous ?

J’étais soutien d’attaque, quel bonheur de marquer des buts ! J’étais rapide et j’avais un bon jeu de tête. J’étais costaud aussi. Je n’avais pas peur d’aller au duel.

– Durant votre carrière, y a-t-il des joueurs et des entraîneurs qui vous ont marqué (équipiers et adversaires) ?

Les entraineurs néarlandais me donnaient confiance, ça me faisait pousser des ailes. Surtout De Visser etGrijzenhout.

Parmi les joueurs, il y en a beaucoup, surtout au RWDM. Boskamp, Morten Olsen, … cette équipe du RWDM était extraordinaire.

– Aviez-vous une idole de jeunesse ?

Beckenbauer, Cruijff et Van Himst, en Belgique. D’ailleurs, j’ai failli aller à Anderlecht mais pour cela, je devais aller dans une famille d’accueil pour y faire mes études. Mes parents n’ont pas trop accepté, malheureusement.

– Vous souvenez-vous de vos débuts au Sporting ?

Oui, c’était lors d’un stage dans un magnifique centre Olympique, près de la frontière séparant la France d’Andorre.

– Quel est votre meilleur et votre plus mauvais souvenir ?

J’avais très mal pris plusieurs articles de presse d’un journaliste qui m’avait pris à partie. Par contre, je suis toujours heureux de revoir des gars comme Mathy, Scimera, Cloquet ou Schena, un super ami qui m’a beaucoup remonté le moral. Heureusement qu’il était là.

– Avez-vous gardé des contacts avec d’autres joueurs ou entraîneurs ?

Oui, surtout avec André Scimera. Mathy et Cloquet. On est toujours heureux de se revoir.

– Le Sporting a toujours eu des supporters chaleureux, quels étaient vos rapports avec eux ?

Je pense que le public ne comprenait pas ma situation. D’où mon désespoir de ne pouvoir montrer ce que je pouvais, car on me faisait jouer partout sauf à ma place de prédilection. On peut dire que c’est un public chaleureux, mais avec moi cela n’a pas pris.

– Comment voyez-vous l’évolution du football, en général, et de Charleroi, en particulier ?

Je suis le football à la télévision, mais plus tellement aux abords du terrain. Bien sûr, cette année on ne parle que de l’Union qui, grâce à Mazzu, vit dans un esprit global très positif. C’est une belle ambiance, très positive. Il y a une vraie identité.

A Charleroi, Mazzu avait mis un véritable esprit comme il le fait à l’Union.

– Que manquait-il au Sporting de votre époque ?

Du professionnalisme, ne serait-ce que la cuisine ; c’était steak-frites entre deux entraînements. On s’entraînait sur un grand terrain en terre battue lors de ma première saison.

– Un mot sur la saison du Sporting ?

Si les Play-Offs 1 avaient été maintenus à six à 6, c’était bon ! Ils ne sont pas loin, mais ils ont manqué de régularité. C’est dommage. D’un autre côté, le nouveau système de mercato est mauvais, il permet de prendre des joueurs, mais aussi d’en perdre, pendant l’hiver. Cela fausse le championnat. C’est très compliqué pour un entraîneur. Déjà, en été, le mercato se termine alors que la saison à commencé. C’est mauvais pour créer un groupe.

-Comment avez-vous vécu la descente avec le Sporting ?

C’est une maladie, on se prépare à la fin. Si on est dans les trois derniers pendant le second tour, il faut s’y préparer. On sent que l’ambiance est mauvaise. On ne travaille pas tous l’un pour l’autre. On se critique. On sent que la recette ne va pas prendre comme il faut.

– Quels sont vos hobbys, vos passions ?

J’aime bien bricoler. Pas vraiment de grandes passions. Je suis un touche à tout.

– Aujourd’hui, que devenez-vous ?

J’aime bien lire, être dehors le plus souvent possible.