– Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, pouvez-vous vous présenter brièvement et retracer votre parcours ?
Je m’appelle Sergio Rojas, je suis Argentin. Je suis un ancien joueur du Sporting et j’ai également joué en France, à Grenoble. Avant de venir à Charleroi, j’évoluais en Argentine en seconde division, au club de Thiago Forever. Je tiens d’ailleurs à remercier mon agent Mario Mendoza pour mon arrivée sur le sol belge.
– Si vous deviez résumer le Sporting Charleroi en quelques mots ?
Un grand pas. Ce n’était pas facile de quitter l’Argentine, surtout à ce moment. Il n’y avait pas beaucoup de joueurs qui venaient en Belgique. Une fois arrivé, j’ai toujours remercié les supporters, qui étaient vraiment magnifiques et chaleureux avec moi.
– Quel genre de joueur étiez-vous ?
Je connaissais mes qualités et mes défauts. J’étais trop lourd, ce qui m’a souvent beaucoup handicapé. Sinon, j’aurais pu aller beaucoup plus loin. Mes qualités étaient la technique et les frappes de balles. J’avais toujours envie d’essayer quelque chose de différent, d’instinctif.
– Durant votre carrière, y a-t-il des joueurs et des entraîneurs qui vous ont marqué (équipiers et adversaires) ?
- Enzo Scifo. Quand je jouais, avec ou contre lui, il faisait des choses impressionnantes alors qu’il était en fin de carrière.
- Gregory Dufer. Il était tout jeune, il débutait et était très intelligent.
- Dante Brogno. Il m’a beaucoup aidé, je lui dirais toujours merci. Il m’a aidé à intégrer le groupe. C’était une personne importante pour moi.
- Danic en France. Il comprenait mon jeu et ça fonctionnait bien.
- Comme entraîneur, c’est Manu Ferrera. Il m’a beaucoup libéré et mis en confiance.
– Aviez-vous une idole de jeunesse ?
À 13-14 ans, Maradona était mon idole.
– Vous souvenez-vous de vos débuts au Sporting ?
C’était un match à Malines, j’ai marqué de la tête. Ensuite, j’ai mis un but à la Gantoise.
– Quel est votre meilleur et votre plus mauvais souvenir ?
Mon meilleur reste le match nul contre Anderlecht. On assurait le maintien en première division. Quelle fête ensuite !
Le plus mauvais, c’est le match à… Anderlecht où l’on a perdu 7-2. Cela m’a beaucoup marqué, car nous avons fait un match catastrophique.
– Avez-vous des regrets sur votre carrière ?
Oui, un seul. Mon contrat en France était de 4 ans et j’ai fait 3 ans à cause d’un souci familial. J’aurais voulu le terminer.
– Avez-vous gardé des contacts avec d’autres joueurs ou entraîneurs ?
Oui, avec plusieurs joueurs. J’ai souvent Dante Brogno au téléphone. J’ai un ami Argentin à Charleroi que j’ai rencontré à mon arrivée. Il m’a vraiment intégré en Belgique. Il se nomme Mariano Fontin.
– Le Sporting a toujours eu des supporters chaleureux, quels étaient vos rapports avec eux ?
Nous avions une très bonne relation, c’était magique. Ils m’ont toujours encouragé. Chaque fois que je sortais en ville, ils étaient très agréables avec moi. J’étais triste de partir car je n’ai pas pu faire de bons au revoir après une défaite. Je voulais partir sur une bonne note et malheureusement les gens n’étaient pas contents.
– Comment voyez-vous l’évolution du football, en général, et de Charleroi, en particulier ?
À chaque fois que je vois Charleroi, je trouve que ça se passe plutôt bien pour eux. Ils font des bons résultats par rapport à mon époque.
– Que manquait-il au Sporting de votre époque ?
La mentalité, c’est très important. De la stabilité, ça permet d’avancer sereinement. Parce que le stade était prêt pour un grand club.
– Suivez-vous l’actualité de Charleroi et si oui, quels joueurs vous plaisent ?
Oui. Je suis les résultats mais je ne connais pas les joueurs. On commence seulement à
pouvoir regarder des matchs belges ici, en Argentine.
– Un mot sur la saison du Sporting ?
J’espère que la saison sera bonne. Ils sont régulièrement dans les 8 premiers.
-As-tu une anecdote à nous raconter sur ta période au Sporting ?
Ici, je parle espagnol, c’est très difficile de parler français ou anglais. À l’entraînement, il y avait plusieurs nationalités (Iranien, Croate, Italien, Espagnol). Une fois, je suis arrivé à l’hôtel et je ne comprenais rien. Je me suis mis à pleurer, j’étais totalement perdu. Chaque année, j’en rigole, car c’était un moment très bizarre. C’était terriblement difficile. S’adapter prend du temps.
– En dehors du football, quels souvenirs gardes-tu de la ville de Charleroi ?
Avec ma femme et mon fils, à chaque fois que nous avions du temps libres, nous allions faire du shopping et visiter la ville. J’aimais bien la ville.
– Quels sont vos hobbys, vos passions ?
Je joue avec des amis, des joueurs de ma première équipe, les vétérans. Nous organisons des tournois. Je mets toujours les mêmes buts.
– Aujourd’hui, que devenez-vous ?
J’ai une petite école de football où je m’occupe des jeunes.