Maxime Brillault répond aux supporters.

1 septembre 2010

Cette longue interview de Maxime Brillault a été réalisée avec la collaboration des internautes, qui ont pu lui poser leurs questions sur le nouveau forum des supporters.

En voici quelques extraits choisis.

Nous vous invitons, par ailleurs, à découvrir l’intégralité des questions et réponses de l’interview sur le site www.allezleszebres.be

Maxime, peux-tu nous expliquer comment tu es arrivé au Sporting de Charleroi ?

« En fait, ça a été très vite. Ma saison se situe en Gironde, du côté de Bordeaux. Je devais signer en Ligue 1 française, mais finalement ça ne s’est pas fait. J’ai donc choisi parmi beaucoup de propositions de très bons clubs de Ligue 2 qui aspiraient à monter en Ligue 1. C’est comme ça que j’ai choisi Amiens. Malheureusement les choses ne se sont pas passées comme on voulait : nous sommes descendus. Même si j’avais deux ans de contrat à Amiens, mon souhait était de partir et de ne pas jouer en National. Je suis alors entré en contact avec Cyril Théréau qui connaissait très bien le club et qui m’avait dit que le Sporting de Charleroi cherchait un défenseur. De fil en aiguille, je suis entré en contact avec le club et j’ai signé un contrat. Tout s’est donc bien passé. A l’époque, j’avais le choix de partir à Metz en Ligue 2 ou de venir à Charleroi en D1 belge. J’ai opté pour le challenge proposé par Cyril et Mogi. J’ai été séduit. Aujourd’hui, je suis au Sporting et bien content d’y être. »

Parlons encore un peu du passé. Quel jugement portes-tu sur ta première saison sous la vareuse zébrée ?

« Un jugement négatif, car je suis critique. Ce n’était certainement pas le classement que j’aurais souhaité. Les conditions, quand je suis arrivé, ce n’était pas le top non plus : il y a eu pas mal de remue ménage, l’an passé. Ce n’est jamais facile de jouer dans ces conditions-là. Le positif à retenir est que nous sommes arrivés à sauver les meubles et à ne pas descendre. Il faut toujours essayer de tirer les enseignements d’une mauvaise saison ou savoir pourquoi on a été épargné. Il faut retirer les qualités qu’il nous a fallu pour nous tirer de là. C’est donc un bilan mitigé, car j’aime bien les saisons pleines avec des résultats sportifs… et la saison dernière, ce fut un peu court. Personnellement, ça m’a permis de sortir grandi avec d’autres qualités mentales. »

Sportivement, quelles sont tes ambitions personnelles cette saison ?

« Revenir dans un climat de confiance et ramener Charleroi à la place où il doit être, pour le club et pour les supporters qui ont vécu une saison difficile. Exploser personnellement, car lorsque la saison se passe bien, c’est plus facile de s’exprimer. L’année dernière, nous faisions une erreur et c’était un but. Les grandes équipes font des erreurs aussi, mais elles, elles n’encaissent pas nécessairement. Donc, ramener un climat de sérénité, progresser individuellement et s’épanouir. Charleroi a les moyens d’être classé dans les six premiers. Le club se reconstruit petit à petit, il ne faut pas l’oublier. On n’efface pas une saison difficile comme cela. Le coach est là aussi pour changer les choses. Il faudra laisser du temps au temps. Ça ne se fera pas en un jour. Il faudra être conciliant, mais aussi avoir des exigences fortes pour ne pas revivre une saison comme l’année dernière. »

Comment te sens-tu au Sporting de Charleroi ?

« Plutôt bien, parce que lorsqu’on a la confiance des dirigeants et de ses partenaires, c’est plus facile. Le club avait vraiment besoin d’un renouveau pour ne pas couler. On a réussi à y échapper. Maintenant, il faut retenir tout ce qui n’a pas été l’année dernière et aider la Direction à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Il faut aider les joueurs à s’épanouir – même si l’équipe est très jeune -, engendrer de l’expérience, de la maturité pour arriver à faire des résultats rapidement. Il y a des départs et des arrivées chaque année. C’est le foot. Il faut cependant garder une base avec les joueurs qui auront « le profil de Charleroi », « l’image de Charleroi » et maintenir l’équipe dans le haut du classement. »

Porter le brassard de capitaine, cela signifie quelque chose de particulier pour toi ?

« C’est une fierté, pour moi, pour mes proches et les gens qui me suivent encore en France. Cela montre que le joueur s’est imposé, qu’il est là pour guider l’équipe le plus possible, même si c’est une pression supplémentaire. Cela prouve que le joueur est impliqué dans le club où il est. Il a la confiance de ses dirigeants. Mentalement, il faut être irréprochable. Quand ça se passe mal, on arrive souvent en première ligne. Il faut savoir l’accepter aussi. Le capitaine est aussi amené à défendre son équipe et quand ça se passe bien, ce ne sera pas nécessairement lui qui sera tiré vers le haut le premier. Voilà, c’est celui qui doit faire la cohésion avec son équipe, cimenter le lien avec tous les joueurs. Je suis quelqu’un qui peut se reposer assez vite sur ses lauriers, le fait d’être capitaine me booste tous les jours. »

Que penses-tu du noyau actuel ?

« Je trouve que le club a plutôt bien recruté, avec des joueurs de ballons qui ont vraiment l’envie. Des joueurs talentueux qui émanent de grands clubs. Je pense entre autres à Naïm, qui a déjà des matches internationaux dans les jambes. Cela montre que l’équipe a des qualités. Mais je pense qu’il manque d’automatismes. Il faut y travailler. Ça ne viendra pas en cinq matches. Il faut voir sur le plus long terme. Le club y travaille et j’ai entièrement confiance. »

Cela signifie, selon toi, que l’équipe peut prétendre jouer les PO1 ?

« L’objectif numéro 1 ne sera pas de penser aux P01. Si on y est, c’est très bien. Charleroi a besoin de se rassurer, de retrouver une sérénité, d’afficher du bon jeu pour les supporters, pour le club, pour gagner des matches. Charleroi a besoin de bien figurer au classement, de retrouver une cohésion dans le travail, dans les résultats, le retour avec le public. Et si tout cela est réuni, je pense que nous ne serons pas loin du top 6. »

Le début du championnat n’a pas été un « cadeau » pour les Zèbres. Ton analyse ?

« Au vu des adversaires, notre début de championnat était très difficile, c’est vrai. Cela donne du piment. Il ne faut pas chômer. On réalise deux très bons résultats, puis on joue Genk. C’était l’équipe en forme qui, je pense, peut battre tout le monde, même les plus forts. Après, on aurait dû gagner contre La Gantoise. On ne le fait pas parce qu’on tombe dans des petites erreurs, des petites fautes qu’on paie « cash ». Alors qu’il y avait moyen de faire autrement… Je trouve que c’est bien : ça nous met directement dedans. On évite de gamberger. On joue d’abord des grosses équipes et ce sont de beaux challenges. On fera les comptes après. »

Le Sporting va-t-il vivre une saison plus tranquille, selon toi ?

« Il ne faut pas oublier ce qui s’est passé l’année dernière, parce que ça peut revenir vite. Le football est cruel : si vous commettez les mêmes erreurs, vous attrapez le manque de réussite, vous pouvez vite retomber en bas. Nous en sommes au cinquième match, il ne faut pas noircir le tableau. Quand la machine sera en route, avec de la confiance, avec des résultats et des points, ce sera plus facile de jouer. Je vous le garantis. »