CHARLEROI – KV OSTENDE : la 3ème mi-temps

16 août 2020

Si l’on était à la place du coach ostendais, Alexander Blessin, on comprendrait encore certainement mieux les sentiments de frustration qu’il a pu éprouver après un match où il n’a pas manqué grand-chose à son équipe pour qu’elle rejoigne le littoral avec le partage : "Nous sommes déçus de la défaite", avoua-t-il, "car je crois que nous avons produit un beau jeu. Nous avons montré de l’intensité et une saine agressivité tout en nous créant quelques possibilités."

De son côté, Karim Belhocine reconnaissait : "Pendant trente à trente-cinq minutes de jeu, dans la première période, on a vu une équipe d’Ostende avec beaucoup d’envie, qui développait un pressing haut et qui arrivait à gagner pas mal de duels. On s’y attendait mais ça nous a quand même surpris."

Pour Nicolas Penneteau, les Côtiers ont posé beaucoup de problèmes à ses partenaires et tout le mérite leur en revient : "C’est une belle équipe qui nous a pressés et qui nous a vraiment ennuyés en première mi-temps. En seconde période, on a réussi à poser notre jeu un peu plus, à développer des phases intéressantes et à leur faire mal. Je pense qu’au vu de la deuxième mi-temps, c’est un score mérité."

Une nouvelle fois, comme ils avaient pu en faire preuve la saison précédente, les Zèbres ont fait corps collectivement afin de recueillir un succès estampillé du sceau de la maturité.

Nicolas Penneteau : "C’est bien, dans des matches difficiles comme celui-ci, de pouvoir gagner. Si l’on a pu garder une deuxième fois le zéro derrière, c’est grâce à tout le monde, aux attaquants mais aussi aux milieux et aux défenseurs qui ont fait un match incroyable dans l’envie de ne pas prendre de but. Il faut tirer un coup de chapeau à toute l’équipe."

Le déclic s’est-il produit avec le changement de système opéré au moment de la montée au jeu de Kaveh Rezaei ?

Pour l’entraîneur des Zèbres, cette question est très loin de se poser comme une évidence : "Je ne pense pas qu’on soit plus léger offensivement en 4-2-3-1 qu’en 4-4-2 ou que dans un autre dispositif. Pour ma part, ce n’est pas une question de système. C’est juste que, quand on est confronté à une équipe qui nous pose des problèmes, comme celle d’Ostende, on n’arrive pas à trouver notre jeu. Ce n’est jamais ni blanc, ni noir. Si, à la fin, on réussit à faire la différence en 4-4-2, c’est parce qu’avant, en 4-2-3-1, on a fait d’autres choses et qu’ensuite, au bon moment, on a pu changer le cours des événements. C’est plus une question d’envie et d’animation, de ce que les joueurs ont fait à l’intérieur de ce système-là car rien ne me dit que l’on n’aurait pas, non plus, réussi à marquer tout en restant en 4-2-3-1."

Quant à Joris Kayembe, il était heureux du dénouement du match et soulignait que le discours du coach durant la pause avait pu recadrer certains paramètres : "Le coach nous a réveillés et, après notre victoire à Bruges, on se devait de proposer quelque chose de mieux, par rapport à ce que nous avions montré pendant la première mi-temps."

Joris s’autorisa même à plus d’incursions offensives en seconde période : "Le coach sait ce que je peux apporter sur le plan offensif. J’ai eu la possibilité de le faire en seconde mi-temps, avec un peu plus d’espaces. À ce moment-là, le flanc gauche s’est un peu plus alimenté et il a demandé à ce que l’on apporte plus de centres et que l’on fasse plus d’appels."

Par ailleurs, notre élégant back gauche n’oubliait pas le rôle important qu’ont pu jouer les supporters venus en nombre à proximité du stade : "On a bien senti leur présence et ils se sont bien manifestés. Ils nous ont poussés par leurs chants et leur soutien nous a bien aidés."

Kaveh Rezaei, lui, estimait qu’il avait, tout simplement, accompli le job : "Je suis vraiment heureux que l’équipe a pris les trois points, ce soir. C’est très bon pour la suite et on va tout faire pour en prendre le plus possible." Quant à son entente avec Ali Gholizadeh, il fit remarquer : "Ali et moi, non seulement on se connait depuis très longtemps mais on se sent très bien aussi et il est si facile de communiquer avec lui. Je sais comment il bouge et j’ai eu de très bonnes sensations lorsqu’il m’a procuré cet assist décisif."

Par ailleurs, notre avant n’était nullement déçu de ne pas avoir pas été lancé directement dans la rencontre : "Je dois pouvoir écouter mon corps et acquérir encore plus de condition pour pouvoir garder le rythme" précisa-t-il.

Enfin, comme à l’accoutumée, Karim Belhocine prononçait les mots justes à propos des circonstances de jeu qui ont résulté de la montée au jeu de Kaveh Rezaei : "Le fait que Kaveh est rentré et nous a permis d’engranger cette victoire, c’est difficilement explicable. C’est comme cela que ça s’est passé et tant mieux pour nous. On connaît les qualités de course de Kaveh dans la profondeur et on savait qu’à un moment donné, il nous aiderait. L’équipe a permis de mettre Kaveh en valeur et lui, il a permis à l’équipe de l’emporter. Ce n’est qu’un juste retour des choses…"

Par le petit bout de la lorgnette : Ali Gholizadeh. Quel chemin accompli dans son travail défensif depuis son arrivée dans le noyau zébré ! À la 4’, il coupe parfaitement la passe de Vandendriessche pour isoler Boonen. Quelques instants plus tard (12’), il revient encore derrière pour appuyer une reconversion de Marco Ilaimaharitra et même s’il ne s’illustre plus avant la 42’ au moment où il accomplit son magnifique grand pont sur Skúlason, il se signale par ses déplacements dans l’axe et ses permutations avec Mamadou Fall. En seconde période, il connut quelques difficultés en fonction du pressing de Vandendriessche mais il réussit à se démarquer en n’hésitant pas, comme à chaque fois qu’il en a la possibilité, à tenter sa chance au but (très bon tir tendu à la 56’). À la 65’, il délivra un centre magnifique à Mamadou Fall et, mis en confiance par la montée au jeu de son compatriote, il lui administra, tout en lucidité et clairvoyance, une splendide ligne de passe sur le but victorieux…