OHL – CHARLEROI : la 3ème mi-temps

23 août 2020

Comme la semaine passée avec le coach ostendais, Alexander Blessin, on pouvait comprendre la légitime déception de Marc Brys déplorant le maigre bilan de son équipe après trois rencontres : "2 points sur 9, c’est trop peu pour ce que nous avons montré depuis le début de la saison, même si cela ne constitue peut-être pas une surprise du fait que nous avons dû composer avec une préparation particulière et un noyau décimé par les blessures. Charleroi nous a pris à froid à chaque fois avec un but précoce et évitable. Nous nous sommes mis, nous-mêmes, en difficulté."

Karim Belhocine, lui, reconnaissait que ses joueurs avaient laissé revenir leurs adversaires dans le dernier quart d’heure de la première mi-temps : "On a eu de grosses occasions sans pouvoir autant réussir à faire le break. Et, généralement, quand vous ne le faites pas, vous vous faites punir et c’est ce qui s’est passé. Ils sont revenus dans le match en gagnant des duels et ils sont parvenus à égaliser."

Dorian Dessoleil et Steeven Willems rejoignaient, de concert, l’analyse de leur coach.

Dorian Dessoleil : "Nous avons très bien commencé avec un but rapide et puis, nous avons remis Louvain dans le match en tombant dans la facilité. À partir de ce moment-là, nos adversaires ont pressé en faisant preuve de beaucoup de hargne et ils ont réussi à égaliser sur ce qui aura été leur seule frappe cadrée de toute la rencontre."

Steeven Willems : "On s’attendait à ce type de match car on avait bien analysé le jeu de l’adversaire. On savait qu’ils allaient essayer de nous contrer. Il fallait que l’on soit vigilant sur nos propres pertes de balle. Après une bonne entame, on a un peu pêché dans notre jeu, ce qui a permis à Louvain de revenir et de s’installer. Ils ont montré qu’ils avaient du jeu et de la qualité technique."

Et puis, il fallait bien que l’on encaisse ce premier but un jour ou l’autre, le plus important étant de ne pas se laisser déstabiliser.

Dorian Dessoleil réagit lucidement : "De toute façon, on ne réussira jamais à garder le zéro à chaque fois jusqu’à la fin du championnat. C’est quand même mieux de gagner 1-3 que de perdre par un but à zéro."

Quant à l’approche de Steeven Willems sur le but égalisateur, on ne peut qu’acquiescer : "Le joueur vient de la seconde ligne et pour nous, défenseurs centraux, ce n’est pas facile de gérer cette action de Mercier. C’était à un moment où l’on était un peu moins bien tandis que nos adversaires, eux, étaient un peu mieux dans leur match. C’était donc mérité qu’ils égalisent. Maintenant, il faudra revoir les images afin que l’on corrige ces faits de jeu, peut-être déjà, par une simple communication."

Sur la phase où les Louvanistes réclamaient un penalty, Steeven est sincère : "C’est vrai que je sens que je touche un peu le ballon du bras mais celui-ci est le long du corps et je ne vois pas comment j’aurais pu le mettre autrement. Tant mieux si le sort m’a été favorable." Le débat est clos.

Alors qu’il restait une demi-heure de jeu, Mamadou Fall se fit exclure. Encore une fois, les Zèbres sont restés parfaitement unis et ils ont prôné le collectif au service de chacun. Á dix contre onze, ils sont même parvenus à creuser l’écart et à ne plus être sérieusement inquiétés.

Karim Belhocine : "Cette carte rouge nous a contraint à revoir notre organisation (dès la sortie de Mamadou Fall, l’équipe s’est replacée en 4-4-1, ndlr) et attendre qu’une prochaine possibilité de faire 1-3 se représente. Finalement, elle est venue et on a pu la concrétiser. Malgré qu’elle ait été en infériorité numérique, l’équipe a tenu et a réussi à faire le break. Pour ça, je voudrais la féliciter. Les joueurs peuvent être fiers d’eux. Le collectif est là pour maintenir tout le monde à flot, même quand certains joueurs sont un peu moins bien. Parfois, ce sont même ceux-là qui parviennent à être décisifs ou à faire la différence."

Si les Zèbres aiment bien puiser au fond de leurs ressources pour, au bout du compte, l’emporter ? Nos trois interlocuteurs ont leur avis sur la question.

Dorian Dessoleil : "Cette victoire acquise en infériorité numérique – pendant un peu plus d’une demi-heure – est bien caractéristique de notre mentalité. Nous l’avons conquise aux forceps."

Steeven Willems : "Ce qui est dommage, c’est que l’on n’ait pu concrétiser cette deuxième et troisième possibilité qui se sont offertes à nous afin, directement, de pouvoir tuer ce match et le gérer comme il aurait fallu. Mais, voilà, on l’a fait "à la Charleroi" et je pense qu’on aime ça."

Karim Belhocine : "L’essentiel est d’avoir pu faire inverser la tendance et c’est ce qu’on a fait. Il est clair que nous ne nous attendions pas à ce que cette équipe de Louvain se présente à nous avec un tel schéma tactique. Ils ont tenté quelque chose de spécial avec aucun attaquant vraiment spécifique à devoir prendre. Les joueurs se sont adaptés aussi bien sur le plan défensif qu’offensif et c’est ce qui a fait que nous avons remporté ce match."

Bien que l’optimisme soit de mise, il ne faut pas fanfaronner pour autant, une mise en garde dont Dorian Dessoleil et Karim Belhocine se font les porte-paroles. Après tout, on n’en est encore qu’au début.

Dorian Dessoleil : "On ne s’occupe pas de savoir qui est en face de nous. On essaie de donner tout ce qu’on a et pour l’instant, ça nous réussit plutôt bien."

Karim Belhocine : "On a un match très difficile la semaine prochaine et tout peut changer très vite. Ni mes joueurs ni moi n’allons commencer à rêver à quoi que ce soit. On va prendre match par match et se reconcentrer sur le suivant afin de faire le maximum et voir où cela nous mènera."

Par le petit bout de la lorgnette : Joris Kayembe. Devant un dispositif adverse inattendu (en 3-4-3), Joris, comme ses partenaires, a parfaitement adapté son positionnement et dosé ses déplacements. Il s’est très vite mis en évidence, dès le début du match, en délivrant des centres très intéressants "dans la boîte". Joris a également dégagé beaucoup de sûreté dans la protection de son ballon et la gestion de son timing défensif et offensif s’est avérée excellente alors qu’il n’avait pas la tâche facile avec, à la fois, Vlietinck, Sowah et Croizet dans ses parages. Une fois de plus, il a fait étalage de sa sobriété et de son bagage technique tout en soignant ses sorties et relances. S’il s’est moins mis en évidence, d’un point de vue offensif, en seconde période, il a dû évoluer dans un autre registre suite à l’exclusion de Mamadou Fall et occuper une position plus en retrait afin de prévenir les jaillissements adverses de la seconde ligne. Toutefois, il a admirablement pris ses responsabilités afin de contribuer à la conception du troisième but pour résister au retour de Myny et donner, au moment opportun, un premier ballon décisif à Kaveh Rezaei.